Intrus sur une scène de crime {with Veronica}

Il n'était pas censé se trouver ici et il le savait, c'était d'ailleurs pour cela qu'il était un peu angoissé. Il n'était pas vraiment en faute car après tout il était un membre du FBI et qu'au fond il avait sa place ici, c'était une scène de crime et il était censé enquêter. D'un coup d'oeil rapide il analysa les lieux: quartier calme, jolies maisons, pelouses tondues presque trop parfaitement, il se dit en lui-même que ça avait tout d'un mauvais scénario de série policière. Les mains dans les poches, après avoir jeter un dernier coup d'oeil derrière lui, il s'avança vers la maison en question, il souleva la banderole jaune et monta les quelques marches qui menaient au porche de la maison. Il sortit le trousseau de clé qu'on lui avait remis et entra non sans avoir regarder une dernière fois par dessus son épaule, s'attendant presque a voir quelqu'un surgir derrière lui. Ce genre de mission n'était vraiment pas pour lui, se dit-il.

Il régnait un véritable bazar à l'interieur de la maison, des meubles avaient été renversés, des papiers éparpillés, des coussins éventrés, et à quelques pas du canapé était dessiné le contour du corps. Il regarda autour de lui, s'inspirant des lieux, de ce qu'ils lui racontaient, de ce qu'ils lui disaient à propos de la victime et de l'assasin. Visiblement la victime était quelqu'un de très ordonnée, presque maniaque : il n'y avait pas la moindre trace de poussière sur le sol ou les meubles; c'était quelqu'un de très soigneux, qui faisait attention à ses affaires autant qu'à sa personne. Et vu le carnage qu'avait fait le tueur, celui-ci ne devait pas apprécier cette qualité, son acharnement à détruire l'interieur de la maison, sa violence témoignait de cette réticence. Reid sortit son carnet et nota tout que que lui inspirait ce lieux, il prit aussi quelques photos, faisant attention aux moindres détails car il savait que la moindre petite chose, même minime soit-elle pourrait les aider à dresser un profil du tueur.

Il allait aller voir les autres pièces quand un bruit venant du jardin le fit sursauter, on aurait dit un portail qu'on refermait. Délicatement il sortit son révolver et avança tout en le tenant devant lui, il vérifia que toutes les pièces alentours étaient vides puis il s'approcha de la baie vitrée. Un reflet dans la vitre attira son oeil et il pointa son révolver dans sa direction.

Ne bougez plus !!

Il se retrouva en face d'une jeune femme blonde qui sembla aussi stupéfaite que lui de voir que cette maison n'était pas aussi vide qu'elle le semblait.

C'était la fin d'une nouvelle journée de cours, passée à la fac et Veronica rentra chez elle, à Neptune, à bord de sa voiture. Une "Saturne", soit dit en passant. N'était-ce pas super drôle, qu'une Mars vivant à Neptune soit en possession d'une sSturne? Non? Eh bien c'était exactement ce que pensait Veronica lorsque des idiots lui faisaient cette "blague" de piètre qualité. Bref, la jeune femme décida, en chemin, de passer d'abord par le bureau de détective de son père. Bureau où elle avait d'ailleurs bien prit ses marques. Au début, elle servait en quelque sorte de secrétaire pour son père mais à présent, elle était devenue elle même détective privée, tout comme son père. Celui-ci la laissait d'ailleurs s'occuper de certaines affaires, qu'il jugeait pas dangereuse pour elle. Ce qu'elle détestait d'ailleurs car c'était justement le danger qu'elle aimait...du moins l'adrénaline que cela entraînait toujours.

Veronica décida de passer en coup de vent, histoire de voir le courrier et si son père s'y trouvait ou non. Elle ne prit même pas la peine de fermer la porte derrière elle lorsqu'elle pénètra dans la pièce. Elle se contenta d'ôter ses clés de la serrure et de les balancer négligemment sur la table basse en verre, qui se trouvait devant un petit mais confortable canapé deux places. Cela représentait en quelque sorte, une salle d'attente...mais les clients ne se bousculaient pas franchement aux portes. La jeune femme se rendit dans le bureau de son père pour voir un eu les dossiers qu'il traitait à ce moment là. Evidemment, il n'y avait que des histoires d'adultères, pour le trois quart des dossiers en cours ou en attente. Avec parfois, une personne disparue. La jeune femme prit grand soin de replacer les dossiers exctement au même endroit. Son père n'aimait pas vraiment que sa fille farfouille ainsi dans ses affaires. Au moment où elle se relevait du fauteil de cuir, son regard fut attiré par le journal datant du jour même, qui se trouvait au coin du grand bureau.

Veronica prit le journal pour en lire la première page. C'est ainsi qu'elle apprit qu'un meurtre avait eu lieu dans Neptune même. L'article était accompagné d'une photographie de la victime. La jeune femme l'avait déjà croisé à plusieurs reprises en ville. Et peut-être autre part. Mais où? Elle ne se souvenait plus. Pourtant, elle se sentit d'emblée impliquée dans cette affaire. Connaissant l'adresse de la victime, elle récupéra ses clés, vérouilla les portes du bureau et remonta à bord de sa voiture. Il ne lui fallut pas plus de cinq minutes avant d'arriver à destination. Lorsqu'elle descendit de voiture, le soleil était en train de disparaître et la lumière du jour faiblissait lentement. Mais elle ne se démonta pas et se dirigea vers la maison. Les enquêteurs et médecins légistes étaient très certainement passés et repartis. ELle aurait donc le champs libre pour tenter de découvrir la moindre petite chose susceptible de l'amener sur la piste du tueur. Très lentement, elle ouvrit le petit portillon donnant accès au jardin. Elle ne voulait pas être vu ici de peur d'être parmi les suspects. Parce qu'après tous, les coupables reviennent toujours sur la scène du crime. La jeune femme entra dans la maison, le plus silencieusement du monde et...se retrouva en face d'un jeune homme qui pointait son arme sur elle, lui ordonnant de ne plus bouger.

_Ok ! Et qu'allez vous faire ? Me tuer ? Parce que si c'est le cas, prévenez-moi parce que j'ai pas rédigé mon testament.

Veronica se demandait qui était ce jeune homme. Un flic ? Il paraissait bien jeune. Un étudiant? Un curieux?

La jeune femme ne semblait pas plus inquiete que ça de se trouver en face de lui, elle plaisantait même alors qu'elle avait une arme braqué sur elle. Qui pouvait-elle bien être? Elle n'avait rien d'un flic en tout cas, peut être une étudiante ou bien une journaliste. Quoi qu'il en soit elle n'avait certainement pas sa place ici, tout comme lui d'ailleurs, apparement ils étaient tout deux en infraction, situation plutôt comique.

Voyant qu'elle n'était pas armé et qu'elle ne souhaitait visiblement pas l'attaquer, il baissa son arme et la toisa. Il ne lui donnait même pas vingt ans, à tous les coups elle devait étudier dans une fac assez préstigieuse mais pas autant que Harvard, dans son comportement tout lui indiquait que ses parents étaient séparés et qu'elle avait eu pas mal d'ennuis ces derniers temps. Et son passe temps favoris était d'aller sur des scènes de crime, banal comme loisir. Finallement il rangea son arme, malgré l'humour dont elle faisait preuve elle n'était sûrement pas venue là pour se faire tirer dessus. A la place il sortit son portefeuille et lui montra son badge.

FBI. Que faite vous ici? Vous êtes quoi une journaliste? Ceci est une scène de crime et vous n'avez visiblement rien à faire ici.

* Moi non plus d'ailleurs *

La voir déambuler comme ça dans la pièce le mettait mal à l'aise, il ne savait pas qui elle était et il se demandait s'il ne devait pas l'arrêter. Mais les profiler arrête les tueurs pas les adolescentes en manque de sensations fortes.

Je suis en plein travail alors je vous demanderais de bien vouloir quitter les lieux.

Le silence était retombé dans la maison sombre et à présent, silencieuse donc. Le jeune homme baissa enfn son arme. Il avait dû comprendre que Veronica n'était pas une folle furieuse qui en voulait à sa vie. Non en fait ,elle était simplement une jeune étudiante, parfaitement innofensive. Bon elle était aussi une détective privée mais c'était fou le nombre de personnes qui ne la croyait pas lorsqu'elle disait cela. Au contraire, ils avaient tendance à rire, pensant qu'elle disait une plaisanterie. Ce qui n'était pas du tout le cas parce qu'elle était réellement une détective privée, tout comme son très cher père. *Bref revenons au présent !* pensa Veronica en repportant son attention sur le jeune homme armé, qui se trouvait en face d'elle et qui avait justement, baissé son arme. A présent il l'étudiait sous toutes les coutures, comme s'il cherchait à comprendre qui elle était. Veronica leva les sourcils sous cette inquisition. Enfin, le jeune homme tendit son portefeuille, découvrant un badge qui indiquait qu'il était du...

_FBI ! Woaw mais vous rigolez pas vous dites-moi. Ne put-elle s'empêcer de lâcher après avoir émit un bref sifflement.

Alors comme ça il était du FBI ? Comme quoi, le apparences pouvaient être trompeuses parfois. Elle même avait quelque soucis avec les apparences puisque personne ne la prenait jamais au sérieuse. Mais lui il avait l'air d'être un étudiant. Et de ceux qui sont toujours premier en tout. Sans parler de son âge car il avait tout l'air d'être vraiment jeune. Elle dut se retenir de lâcher une remarque à ce sujet. Ce n'était pas le moment de l'énerver ou de le vexer. Déjà qu'il voulait la voir quitter les lieux. Mais cela, elle même ne le voulait pas et ce n'était pas un agent du FBI qui l'obligerait à partir. Oui...folle la Veronica mais surtout, coriace. La jeune femme se souvenait du stage qu'elle avait fait au FBI pendant ses vacances d'été...Elle en gardait un bon souvenir même si ça n'avait pas duré assez longtemps à son goût. Le jeune homme, lui demanda, une nouvelle fois, de partir, ajoutant qu'il était en plein travail. Alors, Veronica se rappela des raisons de sa présence ici.

_Ah mais moi aussi je suis en plein travail !

Ce qui n'était pas tout à fait la vérité puisque personne ne lui avait demandé de s'occuper de cette affaire. Disons que lorsqu'elle n'avait pas assez, voir pas du tout, de dossier en cours, elle se rajoutait elle même du travail...Si ça ce n'était pas une preuve de sa passion pour son boulot ! Ainsi, elle se mit à arpenter les pièces. Principalement celle où elle se trouvait puisque c'était ici qu'avait eu lieu le meurtre. Veronica se rappelait suffisament de la victime, pour savoir que c'était une personne tranquille, discrète et sans histoire. Malheuremsent, elle ne pouvait avancer dans sa propre enquête si elle ne savait même pas de quoi était morte la personne. Et quelqu'un dans la pièce le savait...Veronica se tourna vers le jeune homme, tout sourire. Il ne semblait pas franchement ravit de la voir encore rôder dans les parages.

_Dites...vous vous savez comment est morte la victime vous non ?

La jeune femme se doutait qu'il ne lui répondrait pas aussi facilement que cela. Surtout qu'il ne savait pas qui elle était. Mais si elle le lui disait, il ne la croirait sans doute pas. Elle n'avait même pas prit la peine de prendre son propre badge, tout neuf et qui traînait quelque part dans sa chambre. *Très professionnel ça, Veronica !* pensa t'elle en se mordant l'intérieur de la joue. Soudain,elle songea à sonpère, qui allait la tuer à son retour car il détetait la voir prendre de tels risques. Il craignait toujours qu'il lui arrive quoi que ce soit. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il rechignait autant à la voir devenir, elle aussi, détective privée voir même agent du FBI car telles étaient ses ambitions. Bref, elle reporta son attention sur le jeune homme, lui offrant son plus beau sourire.

Bien sûr hormis le fait qu'il n'aurait pas dû se trouver là, qu'il avait violé les instructions du procureur chargé de l'enquête et qu'il était extrêmement mal à l'aise d'avoir accepté cette mission, Spencer avait l'étrange impression que réussir à mener cette enquête à bien serait encore plus délicate et difficile à entreprendre avec la jeune blonde dans les pattes. Et puis pourquoi Hotchner lui avait confié ça à lui? Il ne pouvait pas envoyer Morgan ou Prentiss? Non il avait sûrement dû se dire que lui passerait plus inaperçu, flingue ou pas, plaque du FBI ou non, on dira bien ce qu'on voudra mais Spencer n'avait en aucun cas l'allure d'un membre du FBI. Il pouvait clairement passé inaperçu, et puis qui ce méfierait de lui? Il avait l'air de tout sauf d'un agent surentrainé. Bref tout cela pour dire qu'il avait tout du pigeon idéal. Et désormais c'est lui qui se trouvait en mauvaise posture face à cette jeune femme, qui visiblement se sentait à l'aise dans cette maison témoin d'un meurtre, face à un agent du FBI. Mais qui pouvait bien être cette fille? Elle était inconsciente ou quoi?

Pendant ses études au département des sciences du comportement avec Gideon, la première chose qu'il avait retenu était que le tueur, son acte soigneusement entrepris, revenait toujours ou presque sur la scène du crime, cela lui procurait un sentiment de puissance, de cette façon il se sentait important et il avait l'impression de narguer encore plus la police. Le meurtre avait été commis quand? Avant hier. La maison et son périmètre étaient bouclés et encerclés par plusieurs équipes policière, il était donc totalement impossible à l'assassin de revenir faire un tour. Il y avait donc de grandes chances pour qu'il repasse aujourd'hui, génial pensa t-il.

Cette fille savait-elle vraiment dans quoi elle s'embarquait? Pas sûr.

Ecoutez, vous m'avez l'air très déterminée, mais ceci est une scène de crime et cela peut être dangereux pour vous. Vous savez que dans 92 % des cas, les assassins de ce type ont l'habitude de revenir sur les lieux du crime pour s'impregner de ce qu'ils ont fait, ils revivent leur meurtre et cela leur procure un sentiment de plaisir et de pouvoir. Le meurtrier n'a pas pu revenir hier mais il y a de fortes chances pour qu'il passe aujourd'hui.

Mais plus Spencer observait la jeune femme plus il remarquait à quel point elle était déterminée, il savait qu'il pourrait lui dire n'importe quoi et qu'elle ne lèverait même pas un sourcil. Bizarrement il avait l'impression que ce n'était pas totalement une novice, mais il ne croyait pas non plus qu'elle était du métier. Peut être une étudiante en criminologie, ou alors une amie de la victime venue faire justice elle-même?
Mais la jeune inconnue lui demanda ensuite si il savait comment la victime était morte, cela éloignait la thèse d'une vengeance, elle ne connaissait certainement pas la victime et encore moins les détails du meurtre.

Je ne sais pas qui vous êtes et encore moins ce que vous faite ici. A mon avis vous n'avez rien à faire ici.

La jeune femme le regardait sans sourciller, comme si elle savait qu'elle obtiendrait à coup sûr ce qu'elle voulait. Elle lui souriait comme si ils se connaissaient depuis un moment déjà et qu'elle pouvait lui faire avouer n'importe quoi.

En plein travail? Et vous êtes quoi au juste ? Une journaliste? Une étudiante? Ou bien une voisine amatrice de sensations fortes?

Veronica était trop occupée dans son observation de la pièce, pour vraiment prêter attention aux paroles du jeune homme. Mais elle entendit tout de même ce qu'il dit. Il parlait du fait que souvent, les meurtriers revenaient sur la scène du crime. Un léger sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme. Certes elle savait cela, ils le disaient assez souvent à la télévision ! mais elle ignorait les raisons. Le jeune homme lui, le savait. Evidemment, il n'était pas agent du FBI pour rien. En tout cas, ses paroles étaient vraiment intéressantes et fascinaient Veronica. Mais sa dernière phrase la fit rire légèrement.

_Si vous essayez de me faire peur, vous faites un bide là.Dit-il sans se départir de son sourire.

De toute façon, des meurtriers, elle en avait rencontré pas mal...ne serait-ce que ce barjo d'Echolls qui l'avait enfermé dans un congèle avant d'y mettre le feu. Ou encore le fou furieux qui l'avait assomé puis avait tondu une partie de ses cheveux. Mais tout cela n'était encore qu'une petite partie de tout ce qu'elle avait put vivre dans sa courte vie. Et étrangement, elle n'avait pas plus peur que cela, de se trouver là. Si elle était folle? Oui elle-même se le répétait souvent. Mais même le fait d'en avoir conscience, ne changerait rien à son taux de peur, inexistant. Lorsqu'elle prit conscience qu'elle allait avoir besoin de l'aide du jeune homme pour en apprendre plus sur le meurtre qui avait eut lieu ici, elle comprit qu'elle n'allait pas avancer du tout. Il y avait peu de chance pour qu'il lui réponde. Vu qu'en cet instant, la seule chose qui semblait compter pour lui, c'était de la voir quitter les lieux. Chose qu'elle n'allait pas faire aussi rapidement. Elle était ben décidée à en apprendre plus. Même si elle se sentait bien faible face au FBI.

_Désolée de vous dire cela mais à première vue vous n'avez rien à faire ici vous non plus. Je veux dire...si on se fit aux apparences. Répondit-elle en continuant de regarder autour d'elle, d'un air distrait.

Elle se demandait si le bazar était dû à la victime ou à son meurtrier. Mais elle penchait plus pour la seconde hypothèse car elle avait du mal à imaginer quelqu'un d'assez "bordélique" pour vivre dans une maison dans laquelle les meubles étaient renversés. Enfin...le monde était remplit de fous alors il n'y aurait rien eut d'étonnant là dedans. Lorsque Veronica demanda au jeune homme, s'il savait comment était morte la victime, il préféra lui demander qui il était exactement. Elle ne s'était donc pas trompée. Elle n'obtiendrait pas facilement des informations sur ce qu'il s'était passé ici. A nouveau, elle adressa un sourire au jeune homme et en se tournant complètement vers lui.

_Zut moi qui espérais garder le mystère un peu plus longtemps !

Veronica décida qu'il était temps de dire au jeune qui elle était...bon il ne la connaissait pas et ne la croirait très certainement pas. Sans parler du fait qu'elle n'avait aucune preuve et que finalement, elle n'avait pas le droit d'être là. ELle n'avait pas de client qui était venu lui demander d'enquêter sur cette mort.

Bon d'accord je suis étudiante et détective privée. Ca vous avance à rien de le savoir je suppose si ce n'est que maintenant vous savez que je ne suis pas simpement une ado dérangée et adepte de sensations fortes. Mais maintenant...Veronica adressa un nouveau sourire au jeune homme.Vous voulez bien me dire comment la victime a été tuée ?

Spencer tournait en rond, au sens figuré bien sûr, il savait que cette jeune femme était venue ici dans un but précis et qu'elle ne quitterait vraissemblablement pas les lieux sans avoir obtenu ce qu'elle cherchait. Pour l'avoir longuement observé, il se doutait qu'elle avait un fort caractère et qu'elle était très déterminée, allez savoir jusqu'où elle irait pour obtenir ce qu'elle était venue chercher. Mais il savait aussi qu'il était hors de question qu'il lui dise ce qu'il savait ou ce qu'il ne savait pas encore.
Il ignorait d'où elle venait comme ça mais cette fille avait vraiment un sacré caractère, il venait de lui dire quelque chose qui aurait fait partir n'importe qui de censé en courrant mais elle elle restait là à le regarder comme si ce qu'il venait de lui dire l'avait à peine effleurer. De quelle planète sortait-elle? De Mars? Se doutait-elle un seul instant des risques qu'elle encourait à rester ici?

Visiblement non, il la suivait du regard alors qu'elle parcourait la pièce de long et en large, elle osa même lui rétorquer que d'après les circonstances il n'avait apparemment rien à faire ici non plus. Il se préparait à lui répondre quelque chose qui ressemblerait visiblement à un mensonge mais il opta pour la vérité.

En fait mes collègues et moi devions nous charger de cette affaire, mais mon supérieur à eu quelques différents personnels avec le sherif de cette ville et nous avons été désistés de l'enquête. En effet je ne devrais pas être là mais j'y suis et je compte bien faire mon travail avant qu'un agent du sherif vienne faire sa ronde et me surprenne ici.

Ne lui faisant pas confiance, Spencer la suivait des yeux alors qu'elle « fouinait dans la pièce », la voyant agir comme un flic il se demanda encore intérieurement qui était-elle, la réponse ne tarda plus à se faire attendre. Visiblement à contre coeur, elle lui révéla qu'elle était étudiante et détective privée. Etudiante il l'aurait parié, mais détective privé, il ne se serait pas attendu à cela.

En général les adolescents de votre âge ne s'interessent pas aux meurtres sanguinaires. Mais vous vous semblez très interessée par ça, et je dirais même que vous l'étudiez. Je me trompe?

Il pourrait lui dire n'importe quoi, rien ne la détournerait de son but, elle était venue ici pour une raison précise et elle ne quitterait pas les lieux avant d'avoir eu toutes les réponses à ses questions. Et pour bien se faire comprendre elle lui redemanda comment la victime était morte. Malgré sa réticence à parler de l'enquête avec une inconnue, Spencer se dit que si il ne finissait pas par lui répondre elle lui poserait encore et encore la question jusqu'à ce qu'il craque et qu'il lui dise ce qu'elle voulait savoir. Quel caractère, se dit-il.

La victime s'appellait Alicia Conrad, trente trois ans, célibataire et sans enfant. Elle souffrait de toc et d'une maniaquerie très prononçée. D'après le premier rapport du légiste, elle a été assomée puis égorgée; vu la force avec laquelle la gorge a été entaillée, le tueur est un homme, certainement âgé entre 20 et quarante ans . Ce désordre à été fait post-mortem, d'après moi tuer Alicia n'a pas suffit a soulager l'assassin et il s'est donc vengé sur les meubles, la vaisselle, bref tout ce qui se trouvait à sa portée.

Il fit une pose, il s'était emporté dans son récit et il ne savait pas si il avait bien fait de lui dire tout cela. Mais il y avait quand même quelque chose à rajouter.

Cet homme est d'une violence très agressive et possède une colère extrême à l'adresse des femmes. Soit il n'est pas à son premier coup d'essais et il a déjà tué plusieurs fois, soit celui-ci était son premier et il recommencera... Je suppose que vous n'avez jamais rien vu de telle dans votre carrière.

Plus le temps passait et plus Veronica se doutait que le jeune agent du FBI allait cracher le morceau quant à la mort de la victime. Elle se doutait qu'il lui répondrait, ne serait-ce que pour avoir la paix, pour que la blonde cesse de l'ennuyer dans son enquête clandestine. Ce fait amusait d'ailleurs beaucoup Veronica. Et dire qu'il n'avait pas le droit d'être là mais qu'il y était quand même. Ainsi, elle n'était pas la seule à faire des choses interdites, à se rendre là où elle n'avait pas le droit d'être. Quoi que elle au moins, elle n'était pas un "très grand" et sérieux agent du FBI qui transgressait les règles, voir les lois. Veronica ne put retenir un léger rire lorsqu'elle apprit que si le FBI n'avait pas le droit, d'être là, c'était à cause du shérif de la ville. Comme le hasard faisait bien les choses. La jeune femme se doutait que l'agent ne savait pas qui était le shérif, exactement. Mais elle comptait bien le lui apprendre.

_Mon père a fait ça ? Oh...comme il est vilain !

Veronica se demanda qui pouvait bien être ce supérieur avec qui son père, Keith Mars, ne s'entendait pas. Et surtout, pourquoi. Après tout son père n'était pas contre le FBI...du moment qu'il n'enrôlait pas sa propre fille, dans ses rangs. A cette perspective, Veronica eut un bref sourire en coin. Keith ne changerait jamais et serait sans doute toujours derrière son dos pour veiller à sa sécurité. Un vrai papa poule en résumé ! La blonde ouvrit de grands yeux stupéfaits quand le jeune homme déclara qu'elle devait être intéressée par les meurtres sanguinaires et qu'elle les étudiait. Bon sang mais il était sacrèment fort. Comment pouvait-il savoir cela ? Bon d'accord elle était venue sur une scène de crime, de son plein grè. Mais il avait cessé de voir en elle, une ado adepte des sensations fortes. C'était déjà fort. Du moins à ses yeux.

_Ouais en gros c'est ça...mais comment vous pouvez le savoir ? Ils vous apprenent à faire ça au FBI ?

Le jeune homme se décida enfin à répondre à sa question, quant à la mort de la victime. Ainsi, il savait déjà tout de la victime. Il était au courant de ses tocs. Comment le savait-il? Avaient-ils déjà interrogés l'entourage de la victime? Ca paraissait impossible en si peu de temps. Mais quel autre moyen avaient-ils pour découvrir tant de chose, en si peu de temps? Si Veronica était impressionnée par le boulot du FBI? Oui plutôt. Elle écouta la suite des paroles du jeune homme, avec beaucoup d'intérêt. C'était fou comme il avait l'air de déjà tout connaître de l'affaire, par coeur. Comme s'il avait lui même connu et la victime et son meurtrier. Mais évidemment, ce n'était pas le cas et c'était plutôt stupide et puéril de penser cela.

Si elle n'avait jamais rien vu de pareil dans sa carrière? Un meurtrier fou furieux non...mais des meurtres sanguinaires...un seul lui avait suffit pour le reste de sa vie. Un meurtre qu'elle préférait totalement chasser de sa mémoire et ne se rappeler de la victime, qu'en tant qu'être humain et la meilleure amie qu'elle avait été pour elle, pendant des années. Elle préfèrait ne plus repenser, du tout, à l'état de sa meilleure amie lorsqu'elle l'avait vu pour la dernière fois, en chair et en os. Le reste, elle l'oubliait. Du moins, elle tentait de le faire.

_Comment...vous vous y prenez pour savoir tout ça ?

Veronica devait bien avouer qu'elle était très impressionnée par le jeune homme. Sans doute en partie à cause du fait qu'il n'y paraissait pas mais qu'il était vraiment très impliqué dans son boulot et surtout, il s'y intéressait réellement. Et il semblait avoir une telle maîtrise de tout cela...tout en était encore si jeune. Elle se demandait depuis combien de temps il était du FBI. Sans doute pas tant d'années que ça. Ou alors, il avait commencé vraiment très jeune et c'était surprenant pour un tel emploi.

Spencer se disait en lui-même qu’il n’allait finalement pas se dépêtrer aussi facilement de la jeune blonde, elle semblait très intéressée par l’affaire et n’était certainement pas prête à lever le camp comme ça, il sentait, il était persuadait qu’elle allait encore le coller pendant un moment. Comment était-il supposer travailler avec une « détective privée » sur le dos ? Il n’avait pas encore trouvé la réponse. Surtout quand la principale concernée était une jeune femme aussi curieuse que la jeune femme qu’il avait en face de lui. Il soupira, tant pis, vu qu’elle n’était apparemment pas prête à partir et qu’il n’allait sûrement pas la mettre dehors de force, il n’avait plus qu’à la supporter. Et puis qui sait, peut être qu’elle pourrait lui être utile, si elle vivait dans cette ville elle connaissait certainement la victime et qui aurait pu lui en vouloir.

Il croyait avoir tout vu avec elle, mais qu’elle ne fut pas sa surprise quand elle lui révéla que le Shérif de la ville était son père, Reid se senti un peu penaud d’avoir osé faire une remarque désobligeante sur son père.

Euh…je suis désolé je ne voulais pas vous vexer, surtout ne le prenez pas mal, je ne comptais pas dire du mal de votre père. Et si vous pouviez garder pour vous le fait que vous m’avez vu ici.

Elle pouvait le faire bien sûr mais il se doutait que ça ne serait pas sans répartie, oh et puis tant pis autant qu’elle l’aide puisqu’elle est là elle aussi. Et puis finalement, si elle était là, elle venait elle aussi de braver l’autorité du shérif, son propre père soit dit en passant. Cette réflexion le fit doucement sourire. Situation plutôt comique en fin de compte.

Il fût étonné de la voir aussi surprise face à tout ce qu’il venait de lui dire, elle ne s’était certainement pas attendue à ce qu’il en sache autant sur elle aussi rapidement et d’une manière aussi abstraite qu’un simple coup d’œil. Elle lui demanda d’ailleurs comment ça se faisait qu’il sache autant de chose, cela semblait vraiment al perturber, mais Spencer avait l’habitude. Peu de gens savait de quoi il était réellement capable, et la plus part d’entre eux avaient la commune habitude de dire de lui qu’il était un génie, ni plus ni moins, et depuis le temps cela ne lui faisait plus ni chaud ni froid, et puis pour lui c’était totalement naturel, il lui arrivait même de dire des choses sans les avoir prémédités, il le savait c’est tout. Et voir le désarroi chez ses congénères l’amusait plus que ne le vexait.

En fait je ne suis pas un agent fédéral comme n’importe quel autre du bureau, j’appartiens principalement au Département des Sciences du Comportement, je suis un profiler si vous préférez et je travaille pour le FBI, ainsi que mes collègues. Notre bureau est à Quantico en Virginie mais on nous sollicite dans tout le pays pour plusieurs sortes d’affaires, associées principalement aux tueurs en série, au kidnapping et au terrorisme.

La jeune femme poursuivit en lui demandant comment il faisait pour savoir tout ça.

Mis à part le fait que j’ai lu le rapport du légiste il y a trois jours, je ne fais rien de plus qu’observer et quand on sait regarder on peut voir beaucoup de choses. Un profiler, pour élucider une enquête à besoin de voir la scène du crime car cela lui donne des éléments sur la victime, sur ses habitudes, ce genre de chose, on appelle cela la victimologie. Par ailleurs cela nous renseigne aussi sur son tueur. On peut apprendre beaucoup de chose, et même résoudre une affaire rien qu’en s’intéressant à des éléments comme ceux là, ils peuvent paraître insignifiants comme ça mais c’est eux qui nous donne le plus de chance de coincer le tueur.

Il n’avait aucune idée de pourquoi il lui disait ça à elle, peut être juste parce que finalement ils étaient venu ici pour la même raison et que l’un comme l’autre ils ne comptaient pas partir d’ici sans avoir trouvé ce qu’ils cherchaient.

Désolé je parle beaucoup, mes collègues me le disent souvent

Il fit une pose, il hésitait à lui poser la question qui lui trotait dans la tête, puis finalement il se lança.

Vous connaissiez la victime?

» Veronica Mars [8/9]